Mots-clés : , ,

Le concept de biodiversité est défini par la Convention sur la diversité biologique comme : « la variabilité des êtres vivants de toute origine y compris, entre autres, les écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie : cela comprend la diversité au sein des espèces, ainsi que celle des écosystèmes ».

Comme le souligne sur son site le Muséum National (français) d’Histoire Naturelle, « il faut savoir que, de plus en plus, les scientifiques essayent de resituer la biodiversité dans une perspective environnementale plus large et on assiste à une intégration de la biodiversité dans les problèmes de société. Il y a d’abord une prise en compte du rôle de l’homme, soit en termes de dépendance directe (pour ses ressources biologiques, pour ses ressources alimentaires), soit en termes de dépendance indirecte par rapport aux services écologiques que rend la biodiversité (interférence avec les climats, bien-être que procure la nature…). »

La biodiversité, lato sensu, au-delà de toutes considérations philosophiques, religieuses, esthétiques, est tout simplement nécessaire pour la résilience, l’équilibre ou la préservation des territoires. Il est donc impératif d’en assurer la préservation ou la restauration autant que faire se peut. Mais les moyens, les voies pour atteindre ces objectifs sont divers et peut-être qui sait, parfois antagonistes.

Nous ne désirons pas remettre en question la nécessité de conserver ou de créer des espaces protégés, des réserves naturelles comme il convient parfois de les appeler. Pour autant, il ne s’agit pas d’en accepter la création ou la gestion sans pouvoir interroger leur mode de fonctionnement. De plus, et pour nous cela est important, sans remettre donc en question la pertinence de ces espaces protégés , il nous semble opportun, voire incontournable, de traiter l’ensemble du territoire concerné pour y favoriser la conservation de la nature « commune » et pour cela, les « emplâtres » de sauvegarde que seraient la création de mares ou la plantation de haies par exemple, aussi utile que cela puisse être, ne porteront leurs fruits que si la population humaine du dit territoire est impliquée et que son mode de fonctionnement est repensé.      

De notre point de vue, nous sommes plus que convaincus que pour conserver, restaurer ou augmenter la biodiversité, il faut travailler sur l’humain, les relations humaines, les interactions humaines avec le milieu, avant ou en parallèle à toutes autres actions. Ce n’est pas autre chose qu’affirmait Philippe Descola dans « Le sport est-il un jeu ». A la suite d’une consultation par l’UNESCO, l’anthropologue français avançait ceci : Une division de l'Unesco (Man and the Biosphère) est chargée d’entériner la création d'aires protégées, qui sont parfois simultanément naturelles et culturelles, en la justifiant par des arguments que j'appellerais naturalistes : maintien de la biodiversité, protection de milieux fragiles, etc. Ce sont des arguments acceptables, mais j'avais proposé de prendre aussi en considération la manière dont les populations qui occupent ces régions - puisque, la plupart du temps, des gens sont déjà là - interagissent avec les éléments de leur environnement. De mon point de vue, ce qu'il s'agissait de préserver, ce n’était pas la biodiversité comme abstraction, mais des formes de relations qui avaient permis soit le maintien, soit quelque fois l'augmentation de la biodiversité. 

Le premier pas serait de (re)créer un esprit de communauté positive, donnant aux membres qui la composent la capacité, l’envie et les moyens de penser un autre futur qu’une course à la croissance. La transition écologique (et donc économique, énergétique, etc…) dont la préservation de la biodiversité est une pierre angulaire ne pourra se faire qu’avec le concours d’une communauté consciente de son rôle, voyant l’importance de la collaboration, de l’entraide pour assurer au territoire une résilience lui permettant les défis environnementaux que nous connaissons déjà.

Être capable de s’asseoir sur le pas de sa porte et de se dire « Cette nature qui m’entoure, nature dont je suis part constituante, est non seulement digne d’être préservée, mais elle est surtout nécessaire à ma survie ». 

Denis Marion & Hermann Pirmez

Pour l’ASBL EPURES

Ensemble Pour Une Réflexion Environnementale Solidaire